Safiatou OUEDRAOGO, en deuxième année de formation en coupe-couture dans le Centre d’Education de Base Non Formelle (CEBNF) de Ouahigouya dans la région du Nord, est toute enthousiaste
pour les meilleures conditions d’apprentissage qui ont été créées grâce aux 85 nouvelles machines à coudre que son établissement a reçues du Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation du Sahel-Burkina (PCRSS-Burkina).« Contrairement à l’année dernière, les conditions d’apprentissage se sont beaucoup améliorées cette année. Avant l’arrivée des machines du PCRSS-Burkina, nous étions environ 10 à 12 apprenantes sur une même machine. Chaque apprenante pouvait passer deux semaines avant d’avoir accès à la machine pour traiter les exercices pratiques que lui confient les formateurs. Avec l’appui du Projet, nous nous retrouvons désormais à 3 ou 4 apprenantes par machine ».
Ces propos de Safiatou qui sonnent comme un acte de reconnaissance sont reprises par Aguirata OUEDRAOGO, apprenante du CEBNF de Boussouma dans la région du Centre-Nord. Là, les 37 apprenantes de la deuxième année se partageaient les 3 machines à coudre encore fonctionnelles avant l’arrivée des cinquante (50) machines du PCRSS-Burkina. A Boussouma comme ailleurs, les équipements qui émanent des besoins exprimés par les bénéficiaires lors des consultations communautaires sont constitués de machines à coudre, de fers à repasser, de tables, de mètres-ruban, de tissu, des paires de ciseaux, etc.
Composées de personnes déplacées internes et de personnes hôtes vulnérables, les apprenantes des centres bénéficiaires de l’appui du Projet voient déjà leur vie future se transformer grâce aux retombés du métier de couturière dans lequel elles comptent se lancer. « Cette formation va changer ma vie. Dès la fin de ma formation, je compte ouvrir mon propre atelier de couture. Je vais mettre tout le sérieux qu’il faut pour réussir mon activité, me faire de l’argent afin de subvenir à mes besoins personnels et à ceux de mon futur foyer » ambitionne Claire OUEDRAOGO du CEBNF de Korsimoro.
Pour les formateurs et les responsables des centres bénéficiaires, l’appui du PCRSS-Burkina vient à point nommé et contribue à résoudre le problème de l’insuffisance et/ou de la vétusté du matériel d’apprentissage. Selon monsieur KORGO Ambroise, responsable du CEBNF de Korsimoro, les machines utilisées dans son centre sont les seules que le centre a reçues depuis sa création en 1995. Ces machines sont vétustes, obsolètes et nécessitent des réparations récurrentes et coûteuses.
Si certaines communes ont opté d’équiper des centres de formation, d’autres ont fait le choix d’appuyer des personnes à titre individuel. A Djibo, commune de la région du Sahel, ce sont cent quarante (140) personnes, composées de personnes déplacées internes (PDI) et de personnes hôtes vulnérables, hommes et femmes, qui ont été dotés des machines à coudre du PCRSS-Burkina. Ces bénéficiaires sont, pour la plupart, des personnes préalablement formées et exerçant régulièrement dans la couture, mais qui ont tout perdu dans les déplacements forcés auxquels ils ont été contraints, du fait de l’insécurité.
Depuis le début du Projet en mai 2022 jusqu’au 31 décembre 2024, ce sont au total 337 kits de matériel de couture (machines et autres équipements) qui ont été acquis au profit de filles, de femmes et d’hommes qui ont choisi de prendre en charge leur vie à travers le métier de couturier (ère).
Le financement des équipements de couture fait partie des nombreuses actions mises en œuvre par le PCRSS au Burkina Faso au profit des personnes touchées par la crise humanitaire de sa zone d’intervention. Avec le financement de la Banque mondiale, le Projet contribue à la mise en œuvre du plan de soutien à la réinstallation et à la stabilisation des personnes déplacées internes et de celles affectées par le terrorisme conformément à l’objectif spécifique OS 3.5 du pilier 2 « répondre à la crise humanitaire » du Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement mis en place pour le Gouvernement burkinabè.
En rappel, le PCRSS-Burkina est une initiative du Gouvernement du Burkina Faso avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale. Son objectif est de contribuer au relèvement des communautés dans la partie de la zone cible de la région du Liptako-Gourma relevant du Burkina Faso, à travers une approche régionale soutenant (i) des services et infrastructures socio-économiques intégrés, (ii) des moyens de subsistance et du développement territorial, et (iii) des données et de la coordination régionale. Prévu pour une durée de cinq ans et six mois, sa clôture interviendra le 31 décembre 2026.