Elodie B. HIEN est une jeune fille passionnée par la coiffure pour femmes. Handicapée auditive, elle vit à Dori et mène depuis son jeune âge un combat pour se prendre financièrement en charge et contribuer aux dépenses de la famille. Son histoire est racontée par sa mère, Madame HIEN Irène.
Déscolarisée très tôt en raison de son handicap, Elodie n’a pas considéré cette situation comme une fatalité et a décidé de se lancer dans l’apprentissage d’un métier. Elle envisage donc de se former à la couture dans un atelier situé dans son quartier. Après une année d’apprentissage, elle se rend compte que ce métier ne correspond pas à ses attentes et décide donc d’aller chercher ailleurs.
Après quelques moments de réflexion, elle décide de s’orienter vers la coiffure. « C’est elle-même qui a exprimé son désir de devenir coiffeuse », explique Madame Hien. Avec l’accompagnement de sa mère, elle obtiendra un stage d’apprentissage dans un salon de coiffure tenue par une de ses tantes, Madame Nakanabo. La jeune fille y découvre le métier de son rêve et se bénéficie d’une formation de qualité durant cinq ans au bout desquels sa tante la suggère d’ouvrir son propre salon, en raison de ses compétences et de son savoir-faire. L’idée est bonne mais Madame HIEN et sa fille manquent de ressources pour la location d’un local et l’acquisition de l’équipement nécessaire de départ.
C’est dans un conteneur situé sur la voie publique à Wendou appartenant à son feu mari que Mme HIEN Irène décide d’aménager le salon de coiffure de sa fille, en attendant de pouvoir louer un local plus approprié. « Le conteneur était peu adapté à l’activité et l’équipement réduit au strict minimum, il n’y avait presque rien », se rappelle Madame HIEN Irène qui progressivement a acheté les équipements nécessaires pour elle.
C’est dans cette situation de résilience que maman HIEN Irène a entendu parler du Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation du Sahel (PCRSS), un projet qui soutient les femmes et hommes à relever leurs activités économiques. Partie à l’information sur le processus d’identification des bénéficiaires, elle comprendra que le projet finance des activités répondant aux besoins identifiés au cours des séances de consultations des communautés cibles. « C’est ainsi que j’ai porté mes doléances avec d’autres femmes lors des consultations en 2023 au projet ».
Après quelques mois d’attente, Elodie a été retenue pour recevoir les kits de coiffure. Elle bénéficie ainsi de : deux (02) chaises, un (01) long banc, un (01) fût, une (01) mini étagère, un (01) lave-tête, un (01) casque électrique et un (01) miroir. Avant cela, elle recevait ses clientes sur une natte, ce qui rendait difficile le séchage des cheveux. Avec le casque électrique, elle peut sécher rapidement leurs cheveux, ce qui a suscité l’admiration.
Grâce à ces équipements, Elodie a pu déménager son salon dans une boutique construite par la mairie, qu’elle loue à 10 000 F CFA par mois. La qualité du matériel qu’elle a reçu du Projet renforce sa crédibilité, attirant davantage de clientes. « Aujourd’hui, elle bénéficie d’un flux croissant de clientèle et peut réaliser jusqu’à 35 000 F CFA de bénéfices par mois », confirme sa mère. Elle investit également ses économies dans l’achat de mèches, de perles, de fils, etc. pour améliorer et étoffer son salon qui lui tient particulièrement à cœur.
Elodie et sa mère expriment leur gratitude au PCRSS-Burkina et à la mairie pour leur accompagnement. Elles encouragent d’autres bénéficiaires à tirer pleinement profit de ces initiatives.
À rappeler que cinq (05) autres jeunes filles de Dori ont reçu, en novembre 2024, des kits de coiffure grâce au financement du PCRSS-Burkina. L’objectif de cet appui est de contribuer au relèvement économique des populations touchées par les crises sécuritaires et humanitaires.